• Paraphrase du psaume CXLV

    N'espérons plus, mon âme, aux promesses du monde ;
    Sa lumière est un verre, et sa faveur une onde
    Que toujours quelque vent empêche de calmer.
    Quittons ces vanités, lassons-nous de les suivre ;
    C'est Dieu qui nous fait vivre,
    C'est Dieu qu'il faut aimer.

    En vain, pour satisfaire à nos lâches envies,
    Nous passons près des rois tout le temps de nos vies
    A souffrir des mépris et ployer les genoux.
    Ce qu'ils peuvent n'est rien; ils sont comme nous sommes,
    Véritablement hommes,
    Et meurent comme nous.

    Ont-ils rendu l'esprit, ce n'est plus que poussière
    Que cette majesté si pompeuse et si fière
    Dont l'éclat orgueilleux étonne l'univers ;
    Et dans ces grands tombeaux, où leurs âmes hautaines
    Font encore les vaines,
    Ils sont mangés des vers.

    Là se perdent ces noms de maîtres de la terre,
    D'arbitres de la paix, de foudres de la guerre ;
    Comme ils n'ont plus de sceptre, ils n'ont plus de flatteurs ;
    Et tombent avec eux d'une chute commune
    Tous ceux que leur fortune
    Faisait leurs serviteurs.

     François de MALHERBE (1555-1628)

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